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Erhetia
2 octobre 2015

Ecouter les USA

Un relais de la NSA à deux pas de l'Élysée et des principaux ministères régaliens... Après celle de Berlin, l’ambassade américaine de Paris, et sa station de surveillance posée sur le toit, est au cœur de la controverse après les dernières révélations Wikileaks. Que peuvent faire les services de renseignement face à ça? Explications. Au lendemain des révélations de Wikileaks sur les écoutes des trois derniers présidents français de 2006 à 2012 par la NSA, l’ambassadrice américaine en France a été convoquée au Quai d'Orsay mercredi 24 juin en soirée pour s’expliquer et se faire tirer les oreilles. Et elles sont grandes les oreilles de l’ambassade des États-Unis à Paris, située à deux pas du palais de l’Élysée. «Le France convoque l'ambassadeur américain à propos de l'affaire d'espionnage.» À l’instar de nombreuses ambassades américaines dans le monde, le bâtiment qui fait l’angle nord-ouest de la place Concorde est, en effet, surmonté d’une station d’espionnage des télécommunications du Special Collection Service (SCS), une unité commune à la NSA et à la CIA, comme l’indique les articles publiés par Médiapart et Libération sur la base des informations de Wikileaks. Mais cette information n’est pas un énorme scoop. Wikileaks et le magazine allemand Der Spiegel avaient déjà révélé que l'ambassade américaine à Berlin espionnait les communications de haut-fonctionnaires et membres de la classe politique allemande dont Angela Merkel. Toute proche du Bundestag, le parlement allemand, l’ambassade américaine est au centre «du coeur politique de la république, où des budgets de millions d’euros sont négociés et les lois formulées. C’est l’emplacement idéal pour les diplomates et donc les espions», écrivait Der Spiegel en 2013. En une du magazine s’affichait également une photo de l’antenne de la station d’écoute américaine installée sur le toit de l’ambassade. Un document classé «top secret» par la NSA datant de 2010 et publié par Wikileaks révélait aussi que plus de 80 stations d'espionnage de type SCS avaient été installées par les Américains dans 19 villes d’Europe, dont Madrid, Rome, Prague ou Genève. Le blog Zone d’intérêt, spécialisé dans le renseignement, avait lui remarqué dès 2013 que le toit de l’ambassade américaine à Paris avait subi des travaux importants entre 2004 et 2005, et qu’une bâche en trompe l’œil recouvrait cette extension. «Les services de renseignement français contrôlent les constructions des ambassades ou de bâtiments de puissances étrangères en France, mais ensuite c’est plus difficile. Une ambassade américaine, c’est le territoire américain», nous explique Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). La construction de l’ambassade américaine à Paris date des années 1930. Plus de 80 ans plus tard, les techniques d’espionnage ont donc eu le temps d’évoluer, comme le bâtiment. «Une station d'interception du SCS au sein de l'ambassade des États-Unis serait idéalement située pour intercepter les communications des lieux de pouvoir parisiens, à seulement 350m du palais de l'Élysée, 450m du ministère de l'Intérieur, 600m du ministère de la Justice, 700m du ministère des Affaires étrangères et de l'Assemblée nationale, et 950m du ministère de la Défense.» Le blog précise que si les communications des ministères sont censées être bien sécurisées –même si les révélations de Wikileaks prouvent le contraire–, ce n'est pas toujours le cas des communications des fonctionnaires et employés qui circulent à proximité, en profitant des nombreuses antennes relais du secteur.

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