De l'attrait du challenge

Il n'y a encore pas si longtemps, lorsque la direction m'annonçait le prochain incentive, j'avais tendance à faire la tête. Tout au long de ma carrière, j'ai travaillé pour pas mal d'entreprises qui étaient plus douer pour tendre le bâton que la carotte. Dans ces boîtes de la vieille école, la DRH voulait de nous que nous nous donnions à fond mais on donnait très peu pour nous remercier de nos efforts. Il fallait donc se donner à 200 % durant des mois pour avoir droit en fin de compte à un pauvre paquet de bonbecsça m'est vraiment arrivé !), c'est un peu désagréable.
L'entreprise pour laquelle je travaille aujourd'hui a heureusement un peu plus d'esprit. Parce que lorsqu'elle propose un challenge commercial, le cadeau est à la hauteur de l'effort exigé. Et ça, ça change tout. Du coup, c'est avec le sourire que j'accueille les nouveaux challenges, et je me donne à 200 %.
C'est comme ça que j'ai déjà gagné un iPad, un scooter, des places de cinéma (il s'agissait là d'un court challenge)...
Si j'étais déjà satisfait de ces primes en nature, le mois dernier, j'ai cependant décroché le gros lot : un voyage de 4 jours en Afrique du Sud ! Pourtant, au départ, j'avoue que je n'étais pas franchement chaud pour y participer.
Quitte à choisir, j'aurais de loin préféré faire un voyage avec ma douce. Parce qu'il s'agissait d'un voyage entre collègues, évidemment (pour renforcer des équipes). Le principe sous-jacent me gênait assez. Voyager avec ses collègues, ce n'est pas à proprement parler du boulot, mais ce n'est pas des vacances non plus. J'imagine que c'est la même chose pour vous : on ne se comporte pas de la même manière au travail et on se comporte à la maison. Il y a un rôle à jouer, le rôle du mec qui se lâche car il loin du bureau, mais tout en faisant tout de même attention à se faire bien voir, car les collègues sont là pour regarder. Du moins, c'est ce que je croyais avant de partir. Parce qu'une fois sur place, je me suis surtout rendu compte qu'un voyage entre mecs, parfois, ça permet aussi d'être naturel. Mais d'un naturel très différent de celui qu'on a avec sa femme. J'ai perdu pas mal de neurones au cours de mon séjour, mais de temps à autre, ça fait tout de même du bien.
Je craignais un peu que les activités qu'on nous propose sur place aient la saveur d'un sandwich de distributeur.
Vous avez déjà certainement vécu un tel moment : vous vous retrouvez coincé dans une activité où vous avez l'impression d'être dans un usine à gaz du tourisme. J'ai déjà eu l'occasion de vivre ce genre de moment lors voyages avec ma femme, et ça ne m'a vraiment pas plu.
Mais mon entreprise a, là aussi, fait preuve d'intelligence : c'est une agence événementielle qui a tout organisé de bout en bout, et nous a concocté un séjour vraiment authentique. Si le programme s'est avéré hyper-chargé (crevés), ça a été un vrai bonheur : il ne s'agissait pas d'un séjour touristique (le colon blanc venant s'amuser chez les indigènes), mais d'un séjour authentique où nous avons non seulement découvert la culture locale mais également échangé avec les habitants et les autres collègues.
Je craignais surtout que les activités organisées sur place soient navrantes. Vous savez, le genre d'activité qui semble avoir été créée par un moniteur BAFA qui n'a pas compris qu'il avait affaire à des adultes.
Mon entreprise a fait d'une pierre deux coups, sur ce coup-là : elle a non seulement fait plaisir à ses collaborateurs en leur donnant un voyage, mais a également contribué à resserrer les liens entre ceux-ci. Et c'est là que je me dis que je suis finalement arrivé à destination. Il y a eu une période où je changeais d'enseigne comme de chaussettes. Aujourd'hui, je ne regarde même plus regarder dans le pré du voisin. Et vous savez quoi ? Ca fait du bien, de se sentir enfin arrivé à destination. Retrouvez le détail sur séminaire entreprise.