Compiègne: réflexion d'Etat

S'il y a bien un sujet qui a le don de me faire monter au créneau, c'est bien la question des subventions publiques attribuées aux industries. Lundi dernier, je me suis rendu à Compiègne pour participer à un colloque, au cours duquel un participant a défendu les subventions publiques dans le domaine de l'industrie. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que son discours m'a fait voir rouge ! A mes yeux, les subventions sont une aberration. Elles supposent que le gouvernement saurait mieux que tous autres les acteurs du marché quelles industries et quels produits sont voués à réussir. Le gouvernement décide que les panneaux solaires doivent obtenir des subventions parce qu'ils ne sont pas encore compétitifs ? Et hop, une subvention. L'industrie automobile n'est pas assez compétitive ? Allez hop, une subvention ! Même le nucléaire est subventionné. Car il n'y a que les subventions publiques qui permettent d'amortir l'énergie nucléaire. Au regard du risque qu'il fait peser, le nucléaire serait très difficile à assurer sur le marché libre. En prenant ce risque à sa charge, le gouvernement favorise donc l'énergie nucléaire au détriment de toutes les autres technologies. Mais la question mérite d'être posée : par quel miracle nos élites seraient-elles les mieux placées que le marché pour identifier quelles technologies sont destinées à connaître le succès ? Le marché mêle les opinions de millions de personnes. Aucun énarque ne saurait être mieux placé pour décider quelles sont les solutions d'avenir que ces millions de voix. Nos élus peuvent bien avoir leur petite idée sur les secteurs qui pourraient remporter la mise, ils ne peuvent pas pour autant faire apparaître cette réalité ex nihilo par le biais de subventions. Soyons clairs, je ne dis pas pour autant que le gouvernement n'a pas de rôle à jouer. Pour favoriser l'apparition de la technologie appropriée, chacun a un rôle à jouer, même les politiques. Mais leur tâche devrait surtout se borner à assister au mieux la recherche (fondamentale et appliquée). Le libre marché devrait quant à lui définir librement quelle technologie est susceptible de convaincre les consommateurs. Dans le libre marché, de multiples technologies concurrentes doivent régulièrement lutter pour obtenir le choix du consommateur. C'est à elles qu'il revient de convaincre le consommateur, et non au gouvernement de fausser la donne avec ses subventions. Les réactions que j'ai pu constater durant ce séminaire montrent toutefois que l'assistanat industriel est trop bien ancré dans les esprits, et ce même (et surtout) par les industriels. Il faut dire qu'à force d'être nourri au sein, les industries françaises ont désappris à être réellement compétitives... Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de séminaire entreprise à Compiègne.