Quand on enferme les enfants

À 10 ans, les enfants devraient évoluer dans un environnement stimulant de liberté et de sécurité. Mais en Australie, 600 enfants âgés de 10 à 13 ans ont été emprisonnés en 2019, dont plus de 60% sont des aborigènes et des insulaires du détroit de Torres.

On espérait que le Conseil des procureurs généraux porterait l’âge minimum de la responsabilité pénale à 14 ans en juillet, mais au lieu de cela, il a déclaré qu’il fallait travailler davantage sur des alternatives pour les enfants «qui manifestent un comportement offensant».

Les enfants peuvent être incarcérés pour des choses comme le cambriolage, le vol de voitures ou le non-respect d’un couvre-feu, puis se retrouvent coincés dans le système, explique Rodney Dillon, conseiller aux droits des autochtones d’Amnesty Australie. «Une fois qu’ils entrent en détention, c’est comme un aller simple. Si vous avez un enfant de 10 ans dans le système carcéral, vous savez où il va être quand il aura 20 ans. »

L'isolement cellulaire et les fouilles à nu de routine ont été enregistrés dans les centres de détention pour jeunes d'Australie et des enfants peuvent être enfermés des milliers de kilomètres de leurs proches.

 Les militants veulent plus de services communautaires pour résoudre les problèmes qui pourraient entraîner des condamnations pénales, y compris des problèmes de santé mentale, des troubles d'apprentissage et des abus.

 Dillon aimerait plus de financement pour élargir les programmes de déjudiciarisation dirigés par les Autochtones, y compris emmener les enfants sur leurs terres d'origine. «Nous savons qu’ils fonctionnent», dit-il. «Les aînés montrent aux enfants ce que la terre signifie pour eux. Ils ont des ancêtres enterrés dans cette terre, ils ont une responsabilité envers leurs familles, ils ont une responsabilité envers la terre. »

 Les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres représentent environ 3% de la population générale de l’Australie, mais représentent plus d’un quart des prisonniers du pays. Depuis 1991, plus de 430 Autochtones sont décédés en détention.

 Verrouiller les gens ne fonctionne pas », dit Dillon. «Nous devons commencer à réfléchir à la manière de garder les enfants hors de prison, plutôt que de créer une industrie pour les garder en prison.»